« … Désormais tu sais, tu sens au plus profond de toi cette rupture entamée avec les autres, cet étiolement du lien, cet effacement progressif des corps et leur abstraction grandissante.
Même la lecture et l’imagination sont devenues impuissantes à recréer le bien-être et la douceur procurés par un regard, un baiser, une accolade amicale, deux mains qui se touchent, deux corps qui s’étreignent… »
Journal d’un déreconfinement (2020)
Ce journal a été écrit entre le mois de septembre et le mois de décembre 2020, entre le déconfinement, le re-confinement et le re-déconfinement.
Si le « journal d’un confinement » rédigé au printemps 2020 explorait la question de la liberté, des contraintes et nécessaires adaptations face aux privations et restrictions, ce journal éprouve le toucher, la vue, le besoin et le désir des autres, et constate les dommages créés par l’absence, le silence, la distance et la défiance causés par la pandémie.
Il questionne ainsi sur la perte de la présence, sur l’engourdissement et l’enracinement de l’absence, ainsi que sur la prise de conscience de l’appartenance à une humanité dévastée.
Plus sombre que le précédent, ce journal sonde les dégâts de la coupure du lien affectif et social et se veut cri d’alarme, appel à résistance afin que les ombres s’estompent et finissent par disparaître, laissant entrevoir une lueur d’espoir, un rai de lumière, une perspective d’avenir commun…
La première partie uniquement est écrite à la première personne pour souligner et préserver la proximité et l’intimité de la relation contrariée par la crise actuelle.
Les textes suivants sont écrits à la deuxième personne afin de créer une distance avec celle que je suis, et dans le même temps scruter et tenter, de manière universelle, de restaurer un lien avec les autres, tous les autres dans lesquels je m’enveloppe, les autres absents, les autres souffrants.
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© Textes et photographies: Lorraine Thiria/All rights reserved
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